Vers une Coopérative Intégrale en Pays Nantais

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Graff Nantais – Source Le Chant Du Cygne sur Facebook – Cliquez sur l’image pour visiter cette page!

Dans le vieux monde que nous critiquons, le dogme économique est omniprésent; on compte tout. Tout est marchandise, jusqu’aux besoins vitaux que sont la nourriture et l’eau, le logement, les vêtements et les moyens de se chauffer, se soigner, s’éduquer, de se déplacer. Le moyen le plus « simple » de satisfaire à ses besoins primaires est d’échanger sa force de travail et ses savoirs contre une rémunération, qu’importe si ce qui est produit est profitable ou dommageable au bien commun. Cet improbable fonctionnement s’est imposé comme la norme absolue au fil de l’Histoire, nous amenant à l’ère du capitalisme mondialisé et son cortège de drames humains et de catastrophes écologiques.

Ces choix politiques et ces orientations sont définies par une sphère dirigeante toute acquise aux tenants du pouvoir économique. Dans une société dite démocratique, l’État est censé être garant de l’intérêt général et du bien commun mais il s’avère, et ce n’est un secret pour personne, qu’il est avant tout l’instrument des intérêts privés et le serviteur zélé des logiques les plus abominables. Bien que les visages autant que les partis promus à sa tête et dans ses structures changent au fil des échéances électorales, l’idéologie capitaliste et le culte de la croissance rythment la vie politique sans qu’aucune « révolution citoyenne » ne puisse en arriver à bout. Les voix réellement dissonantes ne s’expriment pas au travers des urnes et ne revendiquent aucun changement qui soit opérable par le haut. Celles-là sont immanquablement réprimées sous le prétexte de non respect de l’État de droits.

Nous sommes nombreuses et nombreux à vomir l’injustice flagrante du mode de vie dominant et à être conscientEs du jeu de dupes de la représentation démocratique au point qu’une part de nous ne veuille plus s’y prêter. Combien sommes-nous à lutter contre la manifestation de ces logiques insoutenables au travers de la confrontation directe et/ou de la construction d’alternatives visant à répondre à certains pans du problème? Cependant, nous finissons inévitablement par nous faire rattraper par la réalité systémique dans nos quotidiens individuels comme dans nos actions collectives. Les modes d’actions que nous avons employés jusqu’à maintenant ne nous ont pas permis de transformer la société alors que l’urgence de cette nécessité se fait de plus en plus largement sentir.

Le concept de Coopérative Intégrale se fonde sur ces constats.

COOPÉRATIVE   parce qu’on s’y rassemble et on s’y organise de manière autogérée et décentralisée pour se libérer des contraintes et des logiques destructrices du Vieux Monde autoritaire et marchand.

INTÉGRALE   parce que l’on y construit un bien commun qui vise à pourvoir aux besoins vitaux de celleux (personnes et collectifs) qui le construisent, l’enrichissent, le maintiennent et le développent, le tout en dehors de l’économie.

En construisant ici et maintenant, de manière anarchique (exempte de hiérarchie) et ouverte, les moyens d’une vie digne en dehors du capitalisme et de l’État, on délégitime de fait l’organisation sociale en vigueur. L’alternative vient peser dans le rapport de force.

2 réflexions sur “Vers une Coopérative Intégrale en Pays Nantais

  1. Mais ça permet juste à certains d’essayer de survivre + ou – complètement en dehors du système capitaliste, ça ne fait rien pour essayer d’enrayer la machine de destruction qui est en marche… enfin à moins que tu penses qu’à terme la majorité des gens choisiraient de quitter le capitalisme pour ce système ? Non !!!!
    Enfin c’est toujours pas mal d’essayer…

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    • Nous avons passé beaucoup de temps à décortiquer les logiques du monde marchand, à partager et affiner nos réflexions, à affûter nos outils pour nous donner plus de chances d’atteindre notre objectif final de transformation sociale. Lutter sans modifier nos modes de vie nous semble être aussi illusoire que construire des alternatives sans fondements politiques.
      Si nous commençons par nous-mêmes, c’est pour prouver qu’il est possible de vivre sans capitalisme, mais nous n’oublions évidemment pas la réalité dans laquelle nous baignons touTEs. Notre proposition n’est ni plus ni moins qu’une invitation à continuer de générer ET les moyens de vivre hors capitalisme, ET ceux de s’organiser collectivement et efficacement pour construire un pouvoir populaire qui pèse dans la balance du rapport de force tant face au capitalisme que face à l’Etat. Nous n’avons pas la prétention de vouloir convaincre qui que ce soit d’en faire de même, nous nous organisons avec les convaincuEs et de manière ouverte.

      Enfin, nous précisons souvent que nous n’avons pas de solution « clé en main » et que nos propositions sont imparfaites mais perfectibles. Si notre discours était autre, alors nous ne serions pas mieux que des politicienNEs, tout justes bonNEs à vendre du rêve et le broyer dans l’instant.
      Notre manifeste en dit assez long sur notre manière de concevoir notre action et le but que nous nous sommes fixé. Si tu ne l’as pas déjà lu, peut-être t’éclairera-t-il ?

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